Une des raisons pour lesquelles nous avons créé dalangeac, c’est le sentiment d'injustice face au manque de transparence dans l’industrie de la mode. En 2013, à Dacca au Bangladesh, l'immeuble du Rana Plaza s’est effondré, tuant 1 138 personnes, tous employés dans des ateliers de confection de vêtements. Sur place, en fouillant les décombres, on a retrouvé des étiquettes de grandes enseignes de mode : Zara, H&M, Uniqlo…

Des grandes marques internationales, chez qui nous avons tous l’habitude d’acheter. Des grandes marques qui, pour produire ces dizaines de milliers de vêtements font appel à des sous-traitants, qui eux-mêmes font appel à d’autres sous-traitants et ainsi de suite. Les usines demandent à de petits ateliers de produire pour eux, pour suivre la cadence, et parce que cela permet de faire baisser certains coûts.

En fin de compte, les grandes marques ne savent même plus où sont produites leurs collections, ni par qui. Faire travailler autant d’intermédiaires, cela signifie perdre le fil de toutes ces opérations. Ne plus savoir dans quelles conditions les vêtements sont confectionnés. Ne pas savoir non plus d'où vient la matière première, tant que les prix sont bas. Dans un sens, ne pas savoir permet aussi de rejeter la faute sur l’intermédiaire du dessous. Le plus faible sera alors responsable du mal-être des travailleurs, de la pollution des sols et de l’air, et c'est cet intermédiaire qui devra payer les conséquences.

Il est temps que tous les acteurs du marché passent à l’action. Que chacun rende des comptes aux employés et aux consommateurs.

C’est d’ailleurs ce qui est en passe d’être mis en place, grâce au vote de la loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre (2017) qui vient d’être également adoptée par le Parlement Européen. Cette loi est accompagnée d’une proposition de sanctions, si les entreprises manquent à ce devoir, qui devrait être votée cet été.

CHANGER LES NORMES

Chez dalangeac, nous croyons fermement que les normes de l’industrie textiles doivent changer. Que chacun des maillons de l’industrie est responsable de la valeur qu’il crée, et que cette valeur doit se retrouver sur toute la chaîne de production : du champ aux usines, des ateliers de confection aux client.es. L’impact de notre production ne doit desservir ni la planète, ni les hommes ni les femmes.

Si aujourd'hui, les normes de l'industrie textile sont de produire beaucoup à faible coût, sans regarder l'impact environnemental et social, alors demain, nous voulons faire partie de ceux qui prennent d'abord en compte les coûts sociaux et environnementaux avant même de commencer à produire. Nous voulons que les prochaines générations puissent connaître la provenance exacte de leur vêtement, du fil à la confection. Nous voulons être une marque transparente puisqu'en faisant bien les choses, il n'y a plus rien à cacher.

Mais comment bousculer les normes quand on est une petite entreprise ? Quand nous n'avons pas la visibilité et les millions d'euros des grandes entreprises pour faire des actions à grande échelle ? 

C'est simple. Montrer l'exemple par la transparence. Montrer aux autres que cette nouvelle mode est possible et qu'elle est surtout nécéssaire. Être une marque qui inspire les futures générations à faire mieux que les grands de ce monde. À petit pas, poursuivre la construction de notre entreprise à mission, tout en continuant de vous proposer de jolis modèles poétiques et intemporels.

Montrer que si on crée du neuf, alors il faut le faire avec le meilleur impact possible. 

DES MOTS ET DES ACTIONS

Pour avoir la plus grande transparence possible, il ne faut pas y aller par quatre chemins. Chez dalangeac, nous avons pensé à 3 grands axes :

• Savoir reconnaître que nous avons encore du chemin à parcourir

Quand nous développons un vêtement, il y a encore quelques zones d’ombres. Nous ne savons pas d’où viennent tous nos cotons, certains ne sont pas certifiés. Une marque transparente, c’est une marque qui ose dire ce qu’elle fait de bien mais surtout ce qu’elle pourrait faire mieux. Chez dalangeac par exemple, nous pouvons faire mieux au niveau de la traçabilité des tissus. Et nous avons des objectifs à atteindre pour devenir plus responsables : être capable de retracer chaque étape de la fabrication du tissu et d’affirmer qu’aucun intrant polluant (pesticide, solvants) n’est venu perturber l’environnement et dévaloriser les sols ou les eaux, avoir des collections 100% responsables, avec des tissus certifiés GOTS pour le coton et le lin par exemple, Master of Linen, pour assurer un lin 100% européen, travailler avec des fournisseurs et des ateliers qui peuvent prouver que les droits et les conditions de travail de leurs employé.es sont respectés.  

• Proposer des vêtements de plus en plus responsables

À chaque sortie de nouveaux modèles, repenser chaque détail et améliorer notre impact : si une jolie robe de coton conventionnel (non certifié) est sortie un été, et qu'elle vous a plu, alors nous ne la reproduirons que si nous avons pu trouver un tissu certifié ou upcyclé. Il n'est pas toujours possible d'avoir 20/20 au premier tour, mais nous travaillerons toujours sur nos axes d'amélioration.

• Dialoguer avec notre communauté

Être transparent, c’est oser être sincère, quitte à déplaire parfois. C’est créer un lien de confiance : on ne vous mentira pas, et si nous faisons des erreurs, nous les admettons et nous cherchons à trouver une solution. La transparence passe par la communication. Via un blog, via les réseaux sociaux, via une newsletter. Être transparent, c’est engager la conversation et impliquer les créateurs ou chefs d’entreprise dans cet échange. Cela nous permet de vous montrer aussi que nous sommes à votre écoute, et qu’il est important pour nous d’avoir toujours un pied dans la partie production et approvisionnement.

• Expliquer et sensibiliser

Quand on créé une marque, on devient expert d’un sujet. À force de lire des livres, d’écouter des podcasts ou des conférences sur le sujet, c’est vrai que la mode responsable et tous ses enjeux, ça nous parle beaucoup et on trouve cela évident. Mais il ne faut pas oublier d’expliquer : expliquer pourquoi, expliquer nos choix (pourquoi utilise-t-on du coton alors que c’est une fibre super polluante ?), expliquer nos prix, expliquer pourquoi nous produisons en petite quantité. Le but ? Vous emmener avec nous dans cette folle aventure, vous donner des clés et de meilleures connaissances pour que vous puissiez prendre des décisions éclairées au moment d’un acte d’achat.

 

REDONNER CONFIANCE 

49% des français.es ne font pas confiance aux engagements éthiques et écologiques des grandes marques (sondage IFOP 2021). Greenwashing, manipulation des mots, des images, de nos cerveaux... Que pouvons nous faire mieux ?

La transparence, c’est la création d’un lien de confiance entre une marque et les consommateurs. C’est la possibilité d’avoir accès à l’information pour vous, sans que vous ayez besoin d’aller de page en page sur un site internet pour trouver une réponse à vos questions. C’est l’envie de vous montrer que la mode peut aussi se faire différemment, avec beaucoup de bienveillance et de respect pour les autres et pour vous. La transparence, c’est accepter de faire moins vite mais de faire mieux, c’est accepter de ne pas sortir un modèle cette année parce que nous n’avons pas trouvé le bon tissu.

 Alors voilà, nous voulons à tout prix garder ce lien avec vous et vous prouver qu'on peut changer le monde. Pas tous seuls. Pour cela, il nous faudra aussi l'aide de milliers d'autres marques vraiment responsables, vraiment engagées, mais aussi l'aide des institutions, des autres acteurs du textile (les fournisseurs, les traders, les investisseurs). On ne construira pas Rome en un jour, ni en un an, mais c'est promis, on fera tout pour que demain, la mode soit vraiment plus belle.

 Crédit photo : James Pond sur Unsplash